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Splendeur de la déroute : Le naufrage, la perte des repères Ce long poème de Rimbaud évoque la dérive d’un navire marchand dont la voie fière et toute tracée se voit brutalement interrompue par des indiens, décimant l’équipage. |
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Le texte évoque une façon de voir la beauté dans l’échec. Le bateau, personnage passif, était guidé par une volonté qui, une fois anéantie par les forces de la nature (les indiens) le laisse libre d’aller au gré des fleuves et des courants. Ceux-ci l’entraînent dans leurs tréfonds, lui faisant découvrir un monde insoupçonné, qui lui serait resté inconnu s’il avait vécu ce qui était prévu. C’est comme un personnage que la vie ne le conduit pas où il voulait, et suite à l’interruption d’une carrière brillante, il se trouve forcé de se plier à une autre façon de voir les choses. En passant sous la surface, il découvre les profondeurs, belles et tragiques. Le bateau n’en souffre pas comme un homme et accepte la situation sans panique, de façon contemplative, ce qui lui permet de l’apprécier et de nous la décrire. |
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Pour plonger sous la surface, il faut faire naufrage. Les perspectives antérieures disparaissent à jamais, mais si l’on accepte cette situation, cela permet de voir que cette chute a conduit dans un ailleurs qui n’est pas la mort, mais une autre vie, un monde différent. |
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Les aquariums : l’eau-écran Le milieu sous-marin est comme cet autre monde dans le notre. La pesanteur n’y est plus la même, le son est étouffé, les dimensions trompeuses. Les aquariums sont comme des fenêtres vers ces petits fragments d’autres dimensions, et invitent à se plonger dans l’observation d’un univers à une autre échelle. |
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Le triptyque Disposés de manière à entourer le champ visuel du spectateur, les trois écrans/aquarium attirent simultanément son attention. Cela créé un trouble quand à savoir où focaliser son regard. La temporalité du poème est floue comme celle des films. Ils s’ouvrent et se terminent ensemble, parfois un plan synchrone réunit le triptyque à l’unisson mais en dehors de ces recoupements, chacun divague à son rythme, explorant des fonds différents, parfois se répétant comme un cycle infini. Par rapport à la maquette présentée, différentes synchronisations entre les films sont encore à retravailler pour aller dans le sens de cet effet, en recherchant d’autres décalages temporels. La poésie et l’aléatoire des images ont leur importance dans ce projet, puisqu’en les filmant il était impossible de voir le cadrage, ces caméras n’ayant pas de retour. C’est aussi partie de l’idée du poème que de lâcher prise et ne pas être dans le contrôle, pour qu’advienne de la nouveauté. Une seule bande sonore unifiera l’installation, composée d’une voix off qui dira le texte intégral, lue par le chanteur Fergus.
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L'installation Dans un espace aux murs noirs et à l’ambiance tamisée, trois aquariums aux dimensions d’environ 50x30cm, présenteront 3 films différents, filmés sous l’eau. Dans les aquariums, un décor sous-marin fait d’algues et de roches, assez bas pour ne pas cacher l’image. Des casques à disposition du public permettront d’entendre le texte et la musique. Au pied des socles d’aquariums, des roches sous-marines aux contours adoucis par le ressac habilleront la présentation et évitent au public de passer derrière les aquarium où se trouvent les projecteurs vidéo. (absents sur la maquette) Sur l’écran du milieu se déroulera le film principal qui est le plus directement inspiré du texte, et présente plus le contexte : la mer, les algues, le ressac inlassable. A gauche, les animaux qui peuplent l’univers sous-marin seront plus présents. Et dans l’aquarium de droite, le naufrage sans cesse répété du bateau s’échouant dans les profondeurs.
Les trois films en détail
Film principal diffusé sur l'aquarium du milieu: |
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Film aquarium gauche: |
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Film aquarium droite: |
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Précisions techniques
Pour que l’installation soit idéale les murs seront noirs pour plonger l’espace dans l’obscurité. Les dimensions des aquariums ainsi que la diffusion des vidéos pourront s’adapter au contexte. Des écrans vidéo placés derrière les aquariums peuvent remplacer les projecteurs. Dans le cas d’un espace suffisamment isolé au niveau sonore, la bande son peut être diffusée par des haut-parleurs au lieu de casques.
Plan au sol
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Le Bateau Ivre Comme je descendais des Fleuves impassibles, Arthur Rimbaud |
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